L’aspérule, qui parfume les traditions apéritives du mois de mai, fièrté des Arlonais et des Virtonais.

En matière de boissons locales, si le Maitrank est la fierté des Arlonais, Arlon, le zigomar est la fierté des Virtonais de Virton, commune voisine, situé dans le sud de la Belgique, en province de Luxembourg. Le point commun : l’aspérule odorante de nos bois, qui parfume ces apéritifs.

L’aspérule odorante est une petite plante vivace de mi-ombre et de sous-bois de la familleImage associée des rubiacées appelée aujourd’hui gaillet odorant (Galium odoratum). Aspérule odorante (Asperula odorata) est  son ancien nom scientifique, il vient du latin « asper » signifiant rude, rugueux (car le bord de ses feuilles est rugueux). On l’appelle aussi reine des bois, muguet des dames ou petit muguet. Elle est courante dans l’Est mais elle se plaît bien aussi dans notre région du Nord du Maine car elle aime la fraîcheur, les bois et l’humidité.

En francique-mosellan, langue germanique parlée au Grand-Duché de Luxembourg et dans le pays d’ARLON, MAITRANK signifie littéralement « boisson de mai ». Sa fabrication remonte bien loin dans le temps et il est difficile d’en préciser exactement les origines. Des documents des moines bénédictins de l’Abbaye de Prüm en Allemagne en font déjà mention au IXème siècle. En effet, en feuilletant le « Livre des plantes médicinales et vénéneuses de France » de P. Fournier que l’on peut consulter à l’abbaye d’Orval, on découvre que le Maitrank est mentionné pour la première fois par le moine Wandalbert de Prüm en 854.

Les habitants des régions viticoles allemandes avaient pris l’habitude de tempérer l’acidité des vins inférieurs par l’adjonction, par macération, de fruits ou de plantes de saison. Les moines n’ignoraient pas que l’aspérule odorante (asperula odorata), qu’on appelle encore Reine des bois ou Faux muguet, possédait des vertus médicinales (cholérétique-cholagogue-tonique et antispasmodique). Ils la faisaient donc macérer dans le vin et buvaient la macération (en quantité homéopathique) au printemps pour chasser les toxines de l’hiver. Ils la faisaient goûter aux habitants de la région et en offraient aux voyageurs qui leur demandaient asile. La population régionale ne tarda pas à les imiter.

Avec le temps et surtout l’amélioration de la vinification, l’habitude de faire macérer plantes ou fruits dans le vin se perdit progressivement et le MAITRANK vit sa vogue en forte régression en Allemagne et au Grand-Duché de Luxembourg sans toutefois jamais totalement disparaître. Certaines familles de ces régions avaient conservé la coutume et en fabriquaient tous les ans, mais la recette ne dépassait pas le cadre familial confidentiel.

Le zigomar n’était jusqu’à présent pas commercialisé, mais seulement produit en petite quantité par la confrérie des Zigomars pour leur fête.

Fondée en 1923, par un groupe de bourgeois Virtonais, amateurs de mystère, d’opposition et de guindaille, la Confrérie des Zigomars a fait ses premiers pas dans une sombre cave du Faubourg d’Arival. Sous inspiration maçonnique, sans jamais exprimer d’opinion philosophique, la confrérie transporta progressivement ses pénates dans le site de la Mère-Dieu, au fond de la vallée de Rabais. Elle devint une confrérie roturière, excluant toute appartenance aux associations nobles et togées, se contentant de revêtir le costume traditionnel gaumais : le sarrau, le foulard rouge à pois blancs et la casquette marquée au front par un Z.

L’adhésion à la confrérie comporte une séance d’intronisation où l’impétrant subi les épreuves de l’eau, du feu et de l’air. Le candidat retenu par ses confrères, après avoir répondu aux interrogations du Grand Z, prête le serment de fidélité et revêt le sarrau. Après un noviciat, le baptême a lieu traditionnellement le premier mai, lors de la fête du printemps, au site de la Mère-Dieu en présence de la foule qui rejoint le chalet pour déguster la soupe aux pois bien connue, boire le Zigomar artisanal et l’Orval de l’abbaye. Le tout Virton est là pour l’encourager et l’acclamer. Désormais, il se proclamera fièrement Zigomar et Co-Seigneur de la Grange-au-Bois, titre de noblesse collectif du Virtonais de souche, depuis l’acquisition historique de ce domaine féodal par la Ville de Virton. Il pourra alors revêtir en plus du sarrau, le foulard rouge à pois blancs et la casquette marquée au front par un Z.

Le repaire des Zigomars, aujourd’hui matérialisé par un chalet en matériaux durs, bâti, détruit, reconstruit au cours des temps, abrite les visiteurs du dimanche, confrères et touristes amoureux de la nature et de la paix. Une charte officielle, d’allure moyenâgeuse, accordée par le Conseil Communal de la Ville, fonde la légitimité et le monopole de la Confrérie des Zigomars sur le domaine sylvestre de la Mère-Dieu.

La confrérie qui est devenue Royale en 1972 est présidée par le Grand Z, assisté du Prieur, de l’Orateur, du Maître de Cérémonies et des autres confrères.

Aujourd’hui, on peut retrouver le Zigomar dans certains commerces.

« L’Aspérule est commune au Maitrank et au Zigomar, à la différence que le Zigomar à la base est un vin de pomme, et le Maitrank un vin de raisin. »

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Sources :

http://www.confreriedumaitrank.be/

https://www.facebook.com/ConfrerieDesZigomars/

 

 

 

 

 

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